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L'invisible qui crée
9 avril 2014

En s'arrachant du passé, on peut s'abandonner au futur : la vie n'est qu'un voyage vers la mort.

Du Big Bang au Big crunch, apprendre à vivre c'est aussi et surtout apprendre à mourir.

Mourir à soi-même permets la libération du passé, combien dois-je mourir ?

"Il faut que le vieil homme meurt pour que renaisse l'Homme nouveau".

Le chaos essentiel à la complexité. de L'être, pour soi.

C'est donc lors de ces morts que se trament l'affinement et l'approfondissement de la conscience qui, affranchie des préjugés et des chaînes du passé, accède à plus de liberté et d'amour, bref à plus de complexité.

Qui souffre devient conscient. Et qui apprend à mieux souffrir, apprend aussi et surtout à mieux jouir. Mais qu'est-ce à dire ? 

Capture d’écran 2014-04-09 à 16

Apprendre à mieux souffrir ne consiste surtout pas à provoquer des situations douloureuses, mais à développer son courage face à la souffrance qui émerge de l'inconscient, c'est-à-dire à ne pas la refouler, mais à s'en libérer.

Arbre_Alchimique

Il ne s'agit donc pas d'accumuler de la souffrance pour gagner son ciel, comme l'ont prêché nos curés de naguère encore. Il s'agit plutôt de se délester de sa souffrance refoulée (péché) pour développer sa conscience (vertu).

Si la souffrance non refoulée entraîne la conscience, la mort non refoulée, qui est souffrance absolue, entraîne la conscience absolue, conscience de l'éternité par immersion dans toute l'éternité à l'instant même de la mort.

Pour parvenir à cette qualité de mort, il faut avoir « consacré » sa vie à acquérir progressivement la capacité de jouir à souffrir. Cette jouissance de la souffrance est à l'antipode de l'imagerie masochiste du flagellant puisqu'elle concerne la souffrance qui se libère dans des tourments atroces mais qui est en même temps ressentie comme libération, guérison.

Au moment même de cette douleur, on ressent le bienfait qui est en train d'advenir, la blessure devient caressante et délectable, pour qui, à la faveur de son itinéraire « mystique », est parvenu à cette conscience aiguë, raffinée, délicate au moment même du paroxysme d'un épisode de souffrance. C'est à cet instant que l'irrit se manifeste à la conscience avec la plus grande intensité;

c'est à cet instant que la grâce, ou épreuve de Dieu, se fait cette « caressante blessure » de la « flatteuse main » qui fait goûter à « la vie éternelle », sans s'en rassasier. 

Main

C'est cette expérience, moult fois répétées de la souffrance, qui est autant d'expériences de Dieu mais aussi son espérance, qui assure la compétence à bien mourir, c'est-à-dire à se rassasier d'éternité à l'instant de la mort corporelle.


Pour y parvenir, il faut, sa vie durant, avoir appris à domestiquer la sauvagerie de la souffrance que le chamane nomme « esprit maléfique ». C'est ainsi que l'ardent devient de plus en plus conscient des bienfaits de la souffrance maîtrisée, dominée. Dès lors, le mourant devient le prêtre-chamane qui

officie son propre rite de passage à l'éternité.

C'est par sa mort qu'il se guérit de la mort, qu'il vainc la mort en épousant la vie éternelle.

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